Dans cette salle, est exposée une collection d’estampes brésiliennes obtenues par le procédé de la gravure sur bois, représentant notamment des scènes de la vie quotidienne, du monde rural ou encore des fêtes traditionnelles ou religieuses.
On y trouve également plusieurs couvertures de la « littérature de cordel », qui fut un temps très répandue dans la région Nord-Est du pays. L’université de Poitiers, riche d’une très belle bibliothèque dédiée à ce genre populaire brésilien présente le cordel comme étant « une forme de littérature populaire versifiée associée à sa version orale et performatique. »
Cette forme de littérature apparaît au Brésil au 19e siècle. Elle se développe sur un fond de traditions narratives orales et de versification souvent improvisée. Ces petits livrets de littérature populaire étaient imprimés sur des feuillets de papier de récupération, avec un format d’environ 11 à 16 cm, soit une feuille format A4 pliée en quatre, ce qui donne des pages multiples de 8, 16 ou 32 pages, rarement plus. Au cours du 20e siècle, la couverture s’incarne progressivement dans un dessin en bois gravé et acquiert des lettres de noblesse de l’univers artistique et savant.
Les livrets, conçus en auto-édition et répandus par colportage, ont joué, pendant des décennies, un rôle de transmission du savoir et de la culture auprès de la population du Nord-Est du Brésil. D’une incontestable valeur culturelle, le cordel est inscrit au Patrimoine culturel immatériel du Brésil depuis 2018.